L’écriture

L’histoire de l’écriture se ramène, en gros, à deux grandes étapes :

l’écriture  idéographique et  l’écriture phonétique.

On ne connaît que peu de choses des époques antérieures au 10ème millénaire avant Jésus-Christ, appelées « Paléolithique » [vient du grec παλαιός / palaios (ancien) et Λίθος / lithos (pierre)]. Il peut donc se traduire littéralement par « âge de la pierre ancienne ».

Ce terme a été créé en 1865 par le préhistorien John Lubbock pour désigner l’âge de la pierre taillée, par opposition à l’âge de la pierre polie (Néolithique).

9000 ans avant Jésus-Christ environ, apparurent les premières installations sédentaires au Proche–Orient. C’est le début du « Néolithique » qui se termina avec l’âge du bronze (3éme millénaire).

Le mot « Néolithique » (du grec νέος, néos : nouveau et λίθος, líthos : pierre) signifie littéralement Âge de la pierre nouvelle. Ce terme a été proposé en 1865 par le préhistorien John Lubbock.

Le Néolithique a également été souvent qualifié d’Âge de la pierre polie puisqu’il est marqué par la systématisation du polissage de certains outils de pierre.

La sédentarisation des agriculteurs explique la formation de villages puis des premières villes fortifiées ; Jéricho (construite entre 8000 et 6000 avant Jésus-Christ), entourée de murs et de tours de guet imposantes, peut-être considérée comme précurseur d’une grande cité urbaine.

 

À partir de 6000 ans av. J.-C. l’usage de la poterie se répandit dans tout le Proche-Orient ancien. Les formes varient selon le lieu, la culture et l’époque.

La poterie est l’instrument privilégié de l’archéologue. Elle lui permet de suivre l’évolution des influences culturelles.

 

 

A partir de 6000 av. J.-C. furent aussi fabriqués des outils, non plus seulement en pierre mais en cuivre. Ce métal était utilisé, au départ, sous la forme découverte : il était martelé à froid.

 

A la suite du « Néolithique » vinrent les grandes civilisations urbaines généralement concentrées autour de grands fleuves : l’Égypte sur le Nil, la Mésopotamie sur le Tigre et l’Euphrate, l’Inde sur l’Indus, la Chine sur le Houang-Ho….

La société évoluant vers le paysannat, par conséquent, vers une économie de production grâce à l’union de l’élevage (moutons, chèvres, cochons…) et de l’agriculture (blé, orge, millet), une partie de la population fut libre pour d’autres tâches : artisanat, défense, culte, administration, technique. La ville se présenta alors, comme un centre de production, d’échange, de commerce et de trafic.

 

Le traitement du minerai apparut au Proche-Orient (cuivre au 4ème millénaire, bronze à partir de 2500 ans avant Jésus-Christ) où se formèrent les plus anciennes civilisations du bronze. De là, cette technique gagna le Nord (Caucase et Anatolie), l’Égypte, l’archipel égéen et la Crète qui devint un centre de rayonnement important pour l’Europe occidentale.

 

L’apparition de l’écriture permet de suivre l’évolution de la société au travers des évènements et faits racontés depuis l’âge du bronze.

Les Égyptiens développèrent l’écriture idéographique, ce fut l’écriture hiéroglyphique avec ses variantes hiératique (cursive) et démotique (dérivée de l’écriture hiératique).

Les caractères sont figuratifs lorsqu’ils donnent les images directes des objets : celle d’un bœuf, par exemple, pour désigner cet animal, symboliques lorsqu’ils indiquent seulement le sens que l’on veut exprimer : un homme courbé présente l’idée d’âge, une plume d’autruche l’idée de justice parce que toutes les plumes de cet oiseau sont d’égale longueur.

La pierre de Rosette est un fragment de stèle d’origine égyptienne portant trois versions d’un même texte dans deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois systèmes d’écritures (hiéroglyphes, démotique et grec).

 

Elle fut la pièce-clef dans le déchiffrement de l’égyptien hiéroglyphique par Jean-François Champollion en 1822.

 

D’une dimension de 112 par 76 centimètres (par 28 cm. d’épaisseur) la pierre est en granodiorite. Elle fut découverte dans le village de Rachid (Rosette) en juillet 1799 durant la campagne d’Égypte de Bonaparte.

 

Depuis 1802, elle est exposée au British Muséum. Le texte reproduit un décret ptolémaïque de moins 196 av. J.-C. reconnaissant Ptolémée V Épiphane roi de Haute et Basse-Égypte. 

La complication de ces divers systèmes amena les hommes à fixer les sons plus que les idées et à créer une écriture phonétique.

 

 

Les Assyriens et les Égyptiens eurent recours, partiellement, à l’écriture phonétique sans réussir à dégager un système assez simple pour s’imposer aux autres peuples. Ce fut là l’œuvre des Sémites.

centre des premières civilisations (Néolithique) dans le croissant fertile.

en grec : graphéïn,                  en latin : sciptura                     =            creuser, graver

 

Ces définitions rappellent les premiers procédés par lesquels l’homme a essayé de fixer la parole ou les pensées.          

C’est du nom de Sem, un des fils de Noé (Genèse 6/10) que vient le mot « Sémite » qui désigne un groupe d’individus et de langues orientales parlées par les descendants de cette  « famille » dont les Phéniciens.

L’alphabet, par eux découvert vers 1200 av. J.-C., constitue un grand pas dans l’histoire de l’écriture.

En distinguant 22 sons simples et en les notant avec des caractères aussi simples que distincts (une trentaine) le petit peuple du littoral syrien se séparait, par cette écriture, de tous les systèmes compliqués usités jusqu’alors.            

 

 

L’alphabet phénicien se répandit dans le bassin méditerranéen oriental et il parvint en Grèce. En ce pays, après quelques transformations et ajouts (surtout des voyelles), il donna vers le 9ème siècle av. J.-C. l’alphabet grec.

De 900 à 300 ans c’est la période dite « classique » du grec utilisé vers les 5ème et 4ème siècles par les poètes, philosophes, savants et orateurs.

Sous le règne d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.) qui conquit l’Égypte, l’Asie et atteignit l’Inde la langue et la culture grecques se répandirent dans ces pays. Les Juifs n’échappèrent pas à l’influence de la culture grecque.

alphabet hébreu

L’écriture hébraïque connut deux phases particulières :

 

- première phase : l’écriture « archaïque ». Les caractères de cette écriture présentent une frappante ressemblance avec l’écriture phénicienne.

 

- deuxième phase : la diffusion de l’écriture et les circonstances historiques modifièrent la forme de l’écriture « archaïque » pour une écriture plus aisée, plus cursive, ce fut l’hébreu « carré » à cause de la forme de ses caractères.

 

 

L’alphabet hébreu, qui comprend 22 lettres, est composé uniquement de consonnes. La plupart de ces lettres désignaient par leur nom des objets auxquels elles ressemblaient. Ex : [v ou w (Vâv) : piquet ]. Les lecteurs ajoutaient des « sons-voyelles » de mémoire comme des lecteurs, aujourd’hui, suppléent par des voyelles ce qui manque dans certaines abréviations formées par des consonnes comme Fbg : faubourg.

 

 

Comme bon nombre de langues sémitiques l’hébreu s’écrit de droite à gauche  et de haut en bas de la page.

alphabet grec

L’alphabet latin*, inspiré de l’alphabet grec via l’alphabet étrusque, inventé à partir du 7ème siècle av. J.-C., était composé de 20 lettres dans sa variante « archaïque » :

A.B.C.D.E.F.H.I.K.L.M.N.O.P.Q.R.S.T.V.X.

Puis il fut de 26 lettres dans sa version « classique » :

A.B.C.D.E.F.G.H.I.J.K.L.M.N.O.P.Q.R.S.T.U.V.W.X.Y.Z.

Les capitales (majuscules) sont la forme normale de cet alphabet, les minuscules étant d’invention tardive (minuscules carolines médiévales : 9ème siècle après Jésus-Christ).

 

*alphabet latin : appelé ainsi parce que les majuscules qu’il utilise sont d’origine romaine.

 BIBLE EN PROVENCE

La Bible dans le temps et les arts

Suite 

Un groupe ethnique du Proche-Orient (les Hébreux) vécut cette histoire de l’écriture.    

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Les hommes vivaient de la chasse, de la pêche, des fruits et des racines comestibles qu’ils ramassaient ; ils habitaient dans des cavernes ou des abris provisoires.

abris provisoires (dessin)

Zone de Texte:

hiéroglyphes

(Vers -3 000)

Zone de Texte:          le croissant fertile et les premières écritures

naissance

de l’écriture

 

alphabet

(vers -1 200)

cunéiforme

(vers -3 000)

L’écriture idéographique s’attache à rendre, par des dessins sommaires, des objets d’abord, des idées ensuite. Dans le premier cas, les caractères sont de véritables images, dans le second des symboles ou pictogrammes.

L’écriture dans le sens original de gravure est d’invention sumérienne.

 

La pointe, en attaquant la pierre, y faisait une sorte d’éclat figurant assez bien la forme d’un clou d’où le terme : cunéiforme.

 

Les Sumériens ont trouvé cette écriture pour mieux gérer leurs récoltes et écrire leurs lois afin que la justice soit la même pour tous.

 

L’écriture cunéiforme fut utilisée au Proche-Orient jusqu’au 1er millénaire av. J.-C.

En ce qui concerne les origines de la civilisation

alphabet grec peint sur un vase attique musée national, Athènes 

Du 3ème siècle av. J.-C. jusque vers le 3ème siècle de l’ère chrétienne c’est le dialecte commun populaire qui domine : le « Koinè » sorti d’une fusion des différents patois helléniques dont l’étrusque (les étrusques : peuple qui apparut à la fin du 8ème siècle en Toscane. Son évolution artistique s’échelonna sur près de sept siècles).